La production scientifique collective du CÉRÉdI connaît un tournant socio environnemental depuis quelques années. Au colloque « L’air des livres. Respirations, inspirations » organisé à l’Université de Rouen Normandie en 2020 dans « l’après Lubrizol », a succédé la mise en place d’un séminaire transversal en Master Lettres Première année, dédié aux questions d’écopoétique, d’écocritique, de zoopoétique, de géocritique, ou d’épistémocritique. Chaque année, depuis 2023, un thème large et fédérateur réunit une dizaine de collègues (membres permanents, membres associés, membres temporaires et doctorant.e.s du laboratoire, voire collègues invité.e.s) durant six séances de 2h. La « forêt » , puis le « fleuve » ont inauguré la série de ces travaux.
Cette évolution nous a poussé à vouloir créer un carnet numérique hébergé sur le site des publications du CÉRÉdI , venant s’ajouter aux Carnets comparatistes du CÉRÉdI. Ce nouveau lieu de publication périodique a pour vocation de donner une visibilité et un débouché éditorial pérenne à cette recherche collective transhistorique. Les Carnets du vivant privilégient les textes écrits, sans exclure les enregistrements de vidéos. Ils accueillent les versions écrites des interventions du Séminaire de Master, ainsi que toutes les productions liées à ce champ de recherche assez vaste, à dominante « écocritique » ou « écopoétique », qui peuvent être issues de colloques, de journées d’étude, de dossiers thématiques, d’entretiens, de conférences.
Les travaux publiés ici se trouvent rattachés à l’Axe de Recherche 3 du CÉRÉdI, « Écrire la vie, écrire l’histoire », mais se voient spécifiquement tournés vers les relations entre la littérature, les arts et « le vivant », dès lors qu’il s’agit de l’observer, le comprendre, le « penser / classer », l’interpréter, le traduire, le montrer, l’écouter, le célébrer, le défendre, le représenter, le « préserver », le « conserver », le « réparer », etc., et ce dans une logique différente de celle dont il fait l’objet dans les démarches propres au « sciences du vivant », sans manquer d’étudier le jeu différentiel entre art et savoir, de l’encyclopédisme au détournement parodique, du didactisme au cut-up. Il s’agit aussi de porter attention au vivant en montrant comment la littérature, définie comme critique de la culture, peut donner voix au « minoritaire », incarner des affiliations autres, ouvrir des perspectives animistes ou totémistes, écocentrées ou biocentrées, questionner le « naturalisme » et l’anthropocentrisme, ainsi que les rapports de domination, d’invisibilisation, d’exploitation, d’extraction, d’extermination, de marchandisation, de financiarisation, etc.
L’une des spécificités de cette recherche collective menée par le CÉRÉdI, réunissant des spécialistes des siècles dits « anciens » comme des « modernités », réside dans la volonté de donner, depuis la littérature et les arts, une profondeur historique à « l’événement Anthropocène ».
Le comité éditorial (Université de Rouen Normandie – CÉRÉdI) est le suivant :
- Yoan Boudes (Littérature française du Moyen Âge) ;
- Sylvain Ledda (Littérature française du 19e siècle) ;
- Sandra Provini (Littérature française du 16e siècle) ;
- Thierry Roger (Littérature française du 20e siècle).
Le comité scientifique est international et est composé des personnes suivantes :
- Louis-Patrick Bergot (Université de Strasbourg) ;
- Pauline Goul (Université de Chicago) ;
- Dominique Brancher (Université de Yale) ;
- Jean-Luc Guichet (Université de Picardie Jules Verne) ;
- Gisèle Séginger (Université Gustave Eiffel) ;
- Elisabeth Plas (Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle) ;
- Bertrand Guest (Université d’Angers) ;
- Stéphanie Posthumus (Université McGill) ;
- Pierre Schoentjes (Université de Gand) ;
- Anne Simon (CNRS) ;
- Thomas Augais (Sorbonne Université) ;
- Gaspard Delon (Université Paris-Cité).