Bientôt 20 ans d’observations naturalistes à l’IUT d’Elbeuf

Lorsqu’on lui en laisse la possibilité, la biodiversité retrouve rapidement de l’ardeur…

Richard Grège, responsable technique de l’IUT d’Elbeuf et naturaliste chevronné, nous a livré les observations qu’il a pu faire sur son site depuis une vingtaine d’années, notamment depuis que la gestion du site s’est orientée vers une meilleure prise en compte de l’environnement. Nous les partageons ici.

Depuis 2001, aucun produit chimique n’est utilisé dans la cour minérale en dalles de terre cuite à l’IUT d’Elbeuf.
Suite à une telle décision, beaucoup d’établissements publics ont été confrontés à une difficulté d’acceptation par la population qui condamne la sensation de manque d’entretien : « ça ne fait pas propre », « c’est négligé », etc. Mais le temps passant, force est de constater que cette démarche a largement bénéficié à de nombreuses espèces.

A l’inverse, l’acharnement à systématiquement couper les plantes fanées ou non a des conséquences sur la biodiversité. Par exemple, depuis 2010, le moineau friquet a disparu de Normandie en raison des pratiques de gestion de la flore sauvage. En effet, les graines disponibles sur les fleurs fanées était une source majeure de nourriture pour les oiseaux.
Sur le site d’Elbeuf, la nature a retrouvé de la liberté et s’épanouit de plus en plus. L’expérience du confinement a été probante.

Un lapin a ainsi profité de la quiétude pour élire domicile dans la cour et se nourrir des quelques plantes spontanées, pissenlit notamment.

 

Voici quelques exemples d’espèces animales ou végétales sauvages qui ont pu être observées depuis 2001 :

Un bouleau a poussé dans une fissure de l’enrobé. Les tarins des aulnes viennent en hiver pour en manger les graines.

 

Les anfractuosités dans le mur (descente des eaux pluviales) sont utilisées tous les ans par le rougequeue noir dans lesquelles il fait son nid.

 

Les interstices sous la toiture donnant accès aux combles sont utilisés tous les ans entre mai et juillet pour la nidification de 4 couples de martinets noirs.

 

Les serpolets, bleuets, pissenlits qui poussent spontanément entre les dalles sont picorées par la linotte mélodieuse et ici, le chardonneret élégant.

 

La pie (sur la photo) et la corneille laissent tomber des noix dans la cour pour les casser puis les manger.

 

Le merle noir fait son nid dans le bouleau.

 

En automne-hiver, la bergeronnette de Yarrell et la bergeronnette des ruisseaux fréquentent la cour et la toiture de l’amphi sur lequel stagne de l’eau très appréciée des oiseaux.

Et vous, avez-vous fait des observations naturalistes sur les campus de l’Université ? N’hésitez pas à les partager avec nous en prenant contact ici.

Rachel Hebert-Lafontaine

Rachel Hebert-Lafontaine

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